Le 22 juin 1949 un paquebot accoste à Buenos Aires. A son bord un certain Helmut Gregor qui n’est autre que Josef Mengele, en fuite. Dignitaire nazi et médecin des camps de la mort, Mengele échappera à la justice pendant 30 ans, protégé par des silences et des compromissions.
Adaptant le livre d’Olivier Guez (prix Renaudot 2017) Mikaël Chirinian livre un spectacle sobre, haletant, percutant. Son interprétation intense d’un texte à la précision chirurgicale tend à faire naître puis monter dans la salle une tension sourde… Le pire dans ce récit n’est au final pas l’extraordinaire horreur mais bien la banalité d’un homme avant sa rencontre avec une idéologie mortifère. Il est ici question de la façon dont la société fabrique ses monstres puis les cache sous un manteau de silence pour mieux les oublier. De quoi justifier mille fois la nécessité d’un spectacle comme celui-ci.
Un récit glaçant, une leçon d’Histoire et une performance d’acteur.
Le Monde